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Polémiques sur les substances critiques

Le marché des cosmétiques bio a gagné une nouvelle clientèle cette année, à la suite de diverses campagnes médiatiques en 2005 : les tests produits de l’UFC Que Choisir sur les gels douches, le guide Cosmetox de Greenpeace, et enfin l’enquête Envoyé Spécial sur les conservateurs chimiques contenus dans les produits de beauté. Ils ont tous eu des effets « coup de poing » dans l’esprit des consommateurs. Et leur impact a été immédiat : « La diffusion de cette émission marque un tournant, reconnaît Emmanuel de La Baume, directeur général de [la chaîne de magasins bio] Naturalia. Les consommateurs ont pris peur. Ils ont demandé des explications et réclamé davantage de transparence. » (1)
Greenpeace, à travers son guide Cosmétox, accessible sur internet et mis à jour régulièrement, liste les principales marques de cosmétiques et les classe en rouge, orange et vert selon le degré de substances chimiques, cancérigènes et allergisantes contenus dans leurs produits. Cette démarche vise à mettre en garde les consommateurs contre la toxicité des produits, et les inciter par-là même à faire des choix plus écologiques.

Les substances chimiques sont pointées du doigt pour leurs effets indésirables ; ils sont soupçonnés de provoquer des allergies et irritations de la peau, voire même des cancers. Prenons l’exemple des sels d’aluminium et du triclosane, employés dans les déodorants. Les premiers ont pour fonction de boucher les pores de la peau afin de bloquer la transpiration, d’où la mention « anti-transpirant » présente sur l’emballage. Cette propriété peut alors causer des réactions inflammatoires car la sueur ne peut plus s’évacuer hors de l’organisme. Le triclosane, quant à lui, est un produit chloré hautement réactif utilisé pour lutter contre les bactéries responsables des mauvaises odeurs ; il est soupçonné de provoquer des irritations cutanées. Les études de Kris McGrath, chef du projet de recherche au St Joseph Hospital of Chicago, ont démontré que « les sels d’aluminium pourraient pénétrer dans le corps et modifier l’ADN des cellules. Des expérimentations animales ont montré que les sels d’aluminium peuvent traverser le corps et parvenir jusqu’au cerveau, voire jusqu’au lait maternel. » (2) De plus, l’accumulation de ces substances dans les tissus cutanés près du torse est susceptible de provoquer des cancers du sein. Cependant, les accusations ont été contrebalancées par les études du Centre de recherche sur le cancer de Heidelberg et de l’American Cancer Society des Etats-Unis, qui ont conclu à une absence de corrélation entre les deux phénomènes.
Face à ces contradictions, le consommateur reste seul juge de ce qu’il estime comme crédible et acceptable pour lui, et ce qui ne l’est pas. Dans ce cas-là, il est fortement conseillé d’opter pour le principe de précaution.

Mais pour comprendre l’étendue de ces critiques, ils convient de définir tout d’abord ce qu’est un cosmétique et en quoi sa composition peut présenter des risques pour la santé et l’environnement.

(1) Caussil J.-N., LSA n°2013, « Cosmétique : des produits bio et appétissants » p.69, 27/09/07
(2) Stiens R., La vérité sur les cosmétiques, Editions Leduc, 2001, p.154

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